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II-
Une société du risque
JCes conséquences indirectes de l'utilisation des nouvelles technologies
sont à l'origine d'un sentiment diffus, celui d'appartenir à une société
du risque. Elles conduisent à se poser la question de l'usage que la société
veut faire des connaissances qu'elle produit.
Devant les risques de diabolisation des nouvelles technologies, il parait
nécessaire d'engager un dialogue démocratique fondé sur une approche éthique.
Bien différente de la morale personnelle ou de la morale professionnelle,
une telle démarche est destinée à prendre en compte le respect qui est
dû à la dignité de l'être humain.
L'éthique est une morale de l'action fondée sur une pensée du risque visant
à protéger l'être humain. Universelle dans sont acceptation, elle peut
être diversifiée dans ses applications qui doivent tenir compte des différences
socioculturelles liées aux modalités de perception et d'expression des
peuples et des nations. Ceci est vrai pour l'Union Européenne des quinze
et pour la grande Europe des trente-neuf Etats membres du Conseil de l'Europe.
Ceci est encore plus évident pour les différents ensembles socioculturels
de la planète, sans parler des différences liées aux appartenances religieuses.
En vue d'une gestion organisée des risques, il importe aujourd'hui de
penser planétairement et d'agir localement. Cette approche spécifique
à la gestion de l'environnement s'applique désormais aux tests génétiques
et à la circulation d'informations numérisées permettant la communication
interactive propre à Internet.
Je me limiterais, pour l'instant, à l'Europe, objet de mes préoccupations
de parlementaire européen. Quels sont aujourd'hui en Occident, les acteurs
impliqués dans la gestion des choix technologiques ? Les promoteurs de
ces technologies sont de divers ordres.
Le scientifique
Pour ce tenant du savoir, il importe de garantir l'indépendance de la
recherche en vue d'un libre élargissement des connaissances.
L'ingénieur
Il est l'artisan du savoir-faire, animé par la préoccupation de la fiabilité
de l'instrument.
L'industriel
et le commercial
Au sein de l'entreprise, ils assurent la maîtrise de la production et
de la vente. Animés par un souci de rentabilité, ils privilégient la conquête
de nouvelles parts de marché.
L'expert
Il a une situation particulière dans la mesure où il se situe à l'intersection
du monde du savoir et des circuits du pouvoir. Plus ou moins volontairement
dans l'ombre, il joue un rôle de projecteur destiné à éclairer la décision
. Confronté à des problèmes de complexité croissante, il adopte souvent
des attitudes contrastées. Entre l'interventionnisme des uns et l'excès
de précaution des autres, un équilibre s'établit en vue de la prise de
décision qui revient en dernier ressort au politique
Le politique
Fort de la légitimité de l'élu, il a la responsabilité du législateur.
Il est désormais investi d'un devoir de savoir dont il ne peut plus faire
l'économie. Porte-parole du citoyen, il reste cependant l'artisan du débat
démocratique qui devrait être alimenté par les experts et les promoteurs
des nouvelles technologies en direction de l'opinion publique.
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